Procès pour viol : La cour martiale déclare la plaignante «coupable d’être une femme»
L’ex-caporale de 30 ans qui accusait son supérieur d’agression sexuelle a finalement été reconnue coupable «d’être une femme» et de s’être enrôlée dans une armée «misogyne et moyenâgeuse», par la cour martial.
Le comité de cinq militaires faisant apparence de jury en est arrivé à cette conclusion unanime après 3 minutes et 20 secondes de délibérations.
À l’annonce du verdict, celui qui était accusé d’agression sexuelle s’est jeté violemment sur son avocate pour l’embrasser, avant de déclarer «toi, tu vas y goûter ce soir, maudite chanceuse!», sous les applaudissements du jury.
La plaignante prétendait avoir été agressée sexuellement par son supérieur, après une fête bien arrosée entre collègues, mais le comité a plutôt jugé que «la place des femmes est dans la cuisine» et qu’en acceptant de consommer de l’alcool avec ses pairs masculins, la plaignante a renoncé de façon «indéniable» à ses droits les plus fondamentaux, ainsi qu’au respect de sa dignité.
En vertu de la loi, le directeur des poursuites militaires dispose de 30 jours pour porter la cause en appel. Le dossier sera analysé en ce sens par l’accusé, qui décidera prochainement ce que le tribunal fera.
«On va laisser retomber la poussière, revoir les décisions en droit qui ont été prises afin de voir si on ne pourrait pas se ridiculiser davantage en prouvant que les histoires de viols dans l’armée, on s’en fout complètement», nous a confié un porte-parole de l’armée, laissant toutes les portes ouvertes à un nouveau procès.