Procès de Lise Thibault: même les orgies sado-maso étaient officielles

Québec – Tout était activité officielle pour Lise Thibault. Même ses soirées sado-maso dans certains bars douteux du Québec. «Les gens ne se faisaient pas baiser par une cliente, mais par la lieutenante-gouverneure, fait-elle valoir. C’était officiel.»

À la barre des témoins pour une troisième journée consécutive à son procès pour fraude et abus de confiance, Lise Thibault a insisté sur le fait qu’à ses yeux, chacune de ses sorties était une activité officielle. Même les virées dans des clubs échangistes avec son mari. «Dans ces clubs-là, il y avait d’autres personnes», insiste-t-elle.

Son agenda ne reflète pas tout ce qu’elle faisait la nuit, assure Lise Thibault, et surtout pas ses nombreuses soirées «olé olé» passées à boire comme s’il n’y avait pas de lendemain. «Et quand je me réveillais au beau milieu d’un parc, couché en cuillère avec une bouteille de Gin vide, je ne le faisais pas comme un citoyen ordinaire, mais comme un chef d’État», précise-t-elle.

La charge de travail était telle, affirme Mme Thibault, qu’il lui arrivait fréquemment de consommer «toutes sortes de drogues» afin de rester réveiller, durant le jour.

Une femme de coeur

Lise Thibault a toujours trouvé normal de payer l’alcool à ses gardes du corps, même si ceux-ci ne sont pas autorisés à boire durant leurs heures de travail. «J’aurais trouvé ça très inélégant que la vice-reine passe son temps à frauder le gouvernement sans en faire profiter un peu son entourage», a-t-elle souligné.

Il était d’autant plus pertinent de les inviter «quand je pense à tous les trucs dégueulasses que je les ai forcés à faire pour compenser le manque de vigueur de mon mari», ajoute Mme Thibault. «Sa Majesté aurait fait la même chose», conclut-elle.

Elle retient difficilement les sanglots en racontant les premières journées après la fin de son mandat, à l’été 2007. «Je me suis retrouvée toute seule dans mon immense maison, démunie, avec une petite retraite de 30 000 $, évoque Mme Thibault. J’avais un coffre-fort rempli de bijoux, des souvenirs plein le coeur, mais…», conclut-elle, incapable de terminer sa phrase.

Le contre-interrogatoire de Lise Thibault par le procureur de la Couronne devrait s’amorcer jeudi.

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