Les journalistes invitent Stephen Harper à accueillir tous les enfants morts qui font la Une des journaux
Montréal – Les journalistes québécois ont demandé, ce matin, au premier ministre Stephen Harper d’ouvrir les frontières du pays à tous les enfants morts qui s’attirent la sympathie des médias à travers le monde.
À l’instar de plusieurs autres représentants de la presse, les journalistes québécois ont plaidé pour plus d’opportunistes de la part du chef conservateur, qu’ils accusent de «manquer l’occasion» de se faire du capital politique sur le dos des migrants.
«On parle d’une crise humanitaire qui fait parler les gens depuis plusieurs jours déjà. C’est son rôle, en tant qu’élu, d’en profiter au maximum et de faire comme si cela l’a toujours préoccupé», explique le président du Conseil de presse.
Déclarant qu’il accepterait personnellement de rencontrer, le temps d’une conférence de presse, n’importe quel «petit bronzé décédé» qui fait la Une des journaux, le directeur de La Pravda insiste sur l’importance de bien paraître devant les caméras.
«Qu’importe les réelles intentions de nos élus ou les actions qu’ils posent quotidiennement et qui démontrent le peu d’intérêt qu’ils ont pour les milliers d’enfants qui meurent chaque jour dans l’indifférence la plus totale… Quand une occasion se présente de faire son show à la télé, faut pas hésiter!», martèle-t-il.
Harper ne bronche pas
Appelé à commenter les déclarations des journalistes, le chef conservateur a rappelé qu’il doit d’abord penser à sa base militante et que même s’il a été élu pour représenter tous les citoyens, il est d’abord redevable aux banquiers qui financent ses activités politiques.
«Avant d’ouvrir la porte aux étrangers, on doit se demander s’il n’est pas possible d’utiliser la situation pour enrichir les fabricants d’armes du monde, en laissant planer le doute que ces gens sont tous des terroristes et qu’ils représentent une menace sérieuse pour la sécurité du pays», rappelle le premier ministre.
Aux dernières nouvelles, le maire de Montréal se disait «scandalisé» d’apprendre que le premier ministre refusait de profiter de l’occasion pour feindre l’indignation dans les médias.