Le mouvement «Je suis Jeff Fillion» prend de l’ampleur dans la capitale

Québec – Moins de 24 heures après l’annonce de la suspension de l’animateur Jeff Fillion par la station de radio Énergie, une vague de protestation des auditeurs de son émission prend de l’ampleur.

Une manifestation regroupant plus de 70 000 personnes a dégénéré hier dans la capitale, se terminant dans le chaos, lorsque plusieurs manifestants ont été arrêtés après le saccage d’un centre d’appel pour personnes suicidaires.

« C’est dégueulasse ce qu’ils ont fait à Jeff! Le droit de rire des BS, des écolos pis des personnes mortes, ça fait partie de nos traditions, ici, à Québec. C’est pas vrai qu’on va laisser une gang de bobos nous dire ce qu’on a le droit d’entendre à la radio, [censuré] », vociférait un homme dans la trentaine, tandis qu’il fracassait les vitrines d’une boutique de vélos avec sa pelle bleue.

Même son de cloche du côté des collègues de Jeff Fillion, où l’on accuse le « puissant lobby des gauchistes du plateau » d’être responsable de la « persécution » subie par celui que l’on surnomme maintenant le « Mahatma Fillion ».

« Il faut les arrêter avant que cela n’aille trop loin et qu’ils nous interdissent d’exercer notre droit démocratique de faire dans la diffamation pour gagner la bataille des cotes d’écoute », déclarait l’animateur d’une émission spéciale diffusée hier soir pendant la manifestation.

Bell Média réagit

Du côté de Bell Média, propriétaire du Énergie 98,9, on a rapidement publié un communiqué afin de calmer la grogne populaire dans lequel on promet de mettre fin à la suspension de l’animateur controversé, « en douce », dès que la tempête médiatique sera passée.

« Il y aura toujours de la place sur nos ondes pour un démagogue vulgaire, misogyne et raciste », précisait le communiqué, juste avant de rappeler que ce type de comportement ne fait toutefois pas partie des valeurs de l’entreprise.

Aux dernières nouvelles, Bell Média envisageait de nommer Jeff Fillion porte-parole de sa campagne de prévention contre le suicide : Cause pour ma cause.

 

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