Stephen Harper autorise ses députés à siéger armés

Ottawa – C’est une décision qui ne plaira pas à tout le monde. Après avoir essuyé les critiques de l’opposition depuis l’abolition du registre des armes d’épaule, le Premier Ministre Stephen Harper vient de signer un décret autorisant les députés à siéger armés.

S’appuyant sur une loi datant de 1792 autorisant «une personne en position d’autorité ou d’une charrette» à se munir «d’une dague, d’une fronde ou de tout type d’arme approprié» afin d’assurer sa défense, le Premier Ministre insiste sur le fait que son décret est légitime et tout à fait constitutionnel.

«Imaginez qu’un député décide de se présenter à la période de questions armé d’un fusil… Il me semble que nous avons le droit d’être armés, nous aussi, afin de nous protéger contre ce fou furieux», a expliqué Stephen Harper.

Une mesure controversée

Cette décision a évidemment suscité la colère des partis d’opposition qui n’ont pas hésité à décrire la nouvelle loi en utilisant des mots comme «honteux», «irresponsable» et «pouvez-vous répéter la question, s’il-vous-plaît».

Même son de cloche du côté des mouvements militant pour un contrôle accru des lois régissant la possession d’armes à feu au Canada qui demande au Premier Ministre de revenir sur sa décision. «Les statistiques sont éloquentes. Plus il y a d’armes à feu en circulation, plus le nombre de morts liés à celles-ci est élevé», souligne le président de l’Association des familles victimes d’actes criminels.

Des faits aussitôt remis en question par le ministre fédéral de la Justice, Peter MacKay, qui demande aux «hippies» de «fermer [leur] gueule» et menace de «descendre» la prochaine personne qui affirme que les armes à feu sont dangereuses. «On est en Amérique, ici, c’est un pays libre», a-t-il vociféré, avant de tirer dans les airs, en criant «’Merica, fuck yeah!».

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