Villanueva: Le rapport du SPVM blâme les pauvres
C’est dans la file d’attente d’un Tim Horton du centre-ville de Montréal que Marc Parent, le chef du SPVM, a rendu public aujourd’hui son propre rapport interne sur «l’affaire Villanueva», qui a coûté la vie à un citoyen de Montréal-Nord, il y a plus de cinq ans.
Le document, d’une centaine de pages, en vient à la conclusion que les vrais responsables de cette tragédie sont les pauvres. «Toutes nos études le prouvent: Les pauvres sont plus souvent blessés quand ils font face à nos policiers» explique le chef du SPVM. «C’est inacceptable! Faut qu’ils arrêtent d’agir ainsi» ajoute-t-il.
Citant en exemple, les nombreuses plaintes de violence dont ont été victime ses policiers lors de la grève étudiante de 2012, le rapport propose l’hypothèse que les gens avec un salaire relativement modeste seraient prédisposés à recevoir un usage excessif de force de la part des policiers. «Prenez le cas de la constable 728, a expliqué Parent. Qui fut victime de sa matraque? Des étudiants, des hippies pis des gratteux de guitare. C’est pas facile pour nos policiers, vous savez.»
Réclamant plus de formation pour les citoyens défavorisés, le rapport dit souhaiter qu’ils «arrêtent d’être pauvres» et que s’ils pouvaient également éviter les balles «perdues», cela serait un pas dans la bonne direction.
Interrogé par les journalistes qui se demandaient pourquoi le SPVM a mis plus de cinq ans à publier son rapport, Marc Parent se défend en invoquant le fait que ses policiers sont très occupés à collecter des fonds pour la ville et qu’il fut ardu de trouver un policier «gros bon capable d’utiliser des beaux mots» afin de rédiger le rapport.
Crédit photo: Gates of Ale [CC-BY-SA-3.0]