Des frais de 50$ par prescription seront exigés dès le mois prochain, prévient Barrette

Québec – Le ministre de la Santé Gaétan Barrette a donné son accord ce matin à l’instauration d’un ticket modérateur permettant aux médecins d’exiger des frais de 50$ pour la rédaction d’une prescription.

« L’argent ainsi amassé servira notamment à acheter la paix avec les médecins spécialistes du Québec qui ont été récemment réduits à accepter une maigre augmentation salariale de 42% », explique le ministre, qui admet avoir « abusé » de son pouvoir lors de ces négociations.

« Ce n’est pas correct c’que j’ai fait aux médecins et le Québec a une dette envers eux. Une dette que nous allons régler bientôt », poursuit-il, en demandant aux contribuables d’accepter de faire leur « juste part » pour corriger son erreur.

Barrette ne recule pas

Dénoncé par les différents partis d’opposition qui craignent les conséquences néfastes de la mesure pour les familles à faibles revenus, le gouvernement se défend de mettre en péril la sécurité des Québécois.

« Pensez-vous réellement que quelqu’un va refuser de payer ça, demande le ministre. Voyons donc, les gens ne sont pas fous. Personne ne va se laisser mourir pour 50$ »

Selon les différents scénarios envisagés par le ministère de la Santé, le paiement de ce que les journalistes surnomment déjà la taxe Barrette pourra bénéficier d’un délai de 15 jours ou d’une période variant de 4 à 6 semaines, selon les hôpitaux.

« On n’a quand même pas l’intention de priver une personne malade du traitement dont elle a besoin simplement parce qu’elle n’a pas les moyens de se payer sa prescription. On va lui donner ce qu’il faut et elle aura ensuite le temps nécessaire pour régler sa dette », jure le ministre, qui refuse toutefois de préciser si les mauvais payeurs bénéficieront de la même clémence.

« C’est hypothétique tout ça. J’ai confiance dans le jugement des Québécois, mais s’il faut forcer un peu la main de certaines personnes, on le fera », prévient-il.

Une confiance aveugle

Appelé à commenter cette décision controversée, le premier ministre Philippe Couillard a défendu son ministre, même s’il admet qu’il n’est pas au courant des détails de la mesure.

« C’est une décision qui relève du ministère de la Santé et des services publics alors ça ne me concerne pas vraiment », a d’abord déclaré le premier ministre, avant de réaliser l’étrangeté de sa réponse et de rectifier le tir en précisant qu’il avait une confiance « totale » dans les compétences de son ministre et dans cette mesure qu’il promet d’étudier « avec beaucoup d’attention » dès qu’elle sera appliquée.

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